Palais et venelles, inclinez vos frontons, qu'il entre
L'enfant de Dieu et de la fille de Sion
Océans et montagnes, courez cueillir le jour
où Jésus par Marie naît au Christ
Les étoiles ont quitté leur éclat solitaire
Et des bergers, surprenant quelques cerfs,
enjambent d'un seul élan arches, ponts et rivières
O course limpide, de roc en roc, emplis la nuit
Où le vent n'est plus qu'un parfum de fête.
Venez, ne tardez pas, venez déposer en hâte
L'alcool fort des prières, des glaciers et des pierres.
Mages, rangez là votre myrrhe et l'encens
Vos fastes attendront que le Jour avec le jour se lève
Et vous, jongleurs et bateleurs, ne forcez pas l'aurore
L'enfant dort encore, il n'est pas l'heure de réveiller le roi
L'enfant dort encore, ne troublez pas celui que mon coeur aime.
Le boeuf et l'âne et la colombe te veillent sur la pierre nue
Mais les hommes, sauront-ils t'adorer en silence?
Déjà s'entend la cognée du bûcheron,
Déjà se dresse la pierre d'autel avec les ovations.
- J'ouvre les yeux et je vois comme un abattoir.
Je vois un abattoir mais je ne vois pas d'agneau pour la cérémonie.
Mon Père, suis-je né ou trop tôt ou trop tard,
je ne vois pas d'agneau pour la cérémonie.